Focus sur une Alysma est la rubrique qui nous permet d’avoir des nouvelles des anciennes du Lycée Sainte Marie de Cocody, après leur passage au lycée. Des parcours inspirants et motivants à découvrir.
L’Alysma à la une est de la promotion 2005. Roseline Zahui, YALI 2016, a connu un parcours difficile mais inspirant. Actuellement responsable Qualité Sécurité et Environnement dans une entreprise pétrolière, elle a créé une ONG qui aide les personnes victimes des Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin. Elle a aussi participé au programme YALI. Elle nous montre que dans la vie, la persévérance paie toujours.
1. Quel est ton parcours depuis le Lycée Sainte Marie?
Après l’obtention de mon BAC D au Lycée Sainte Marie en 2005, j’ai été orientée à l’Ecole Préparatoire aux Sciences de la Santé (EPSS-tronc commun) à l’Université d’Abobo-Adjamé à Abidjan. N’ayant pas été admise au concours de 2è année, je me suis ainsi retrouvée au Groupe Loko, afin d’étudier la Chimie Alimentaire où j’ai obtenu le BTS, puis un diplôme d’Ingénieur Agro-alimentaire. Ensuite, je me suis tournée vers le Management Qualité option Sécurité et Environnement. J’ai opté pour ce choix car je voulais me donner plus de possibilités dans mon orientation professionnelle. Pendant mes études supérieures, j’ai aussi mis à profit mon temps libre en militant dans une ONG environnementale. Cette implication m’a permis de voyager à travers la Côte d’Ivoire et l’Afrique pour aider les populations dans la sauvegarde de leur environnement. J’ai par ailleurs découvert les Etats-Unis d’Amérique après avoir été sélectionnée pour le Mandela Washington Fellowship 2016.
2. Comment s’est faite ton orientation après le BAC?
Sincèrement, après le BAC je ne savais pas trop ce que je voulais faire. J’ai beaucoup tergiversé sur mon choix de carrière. Il y avait aussi les rêves des parents à prendre en compte. Finalement, j’ai saisi la première opportunité qui s’est présentée à moi.
3. Peux-tu nous expliquer tes études, quelles matières as-tu appréciées, l’ambiance de l’école?
Mes études ont été très difficiles après le lysma, et j’ai plusieurs fois eu à changer d’établissement scolaire. Mais dans toutes les écoles où je suis passée, j’ai travaillé dur et je me suis fait de nombreux amis. Et malgré tout, j’ai passé de très bons moments en cours du jour comme en cours du soir.
J’ai beaucoup aimé la Chimie, sous tous les aspects que cette matière présente, d’où mon intérêt d’approfondir mes connaissances dans ce domaine.
4. Tu as participé au prestigieux YALI. Peux-tu nous parler de cette aventure? Quand a-t-elle débuté? Qu’est-ce qu’elle t’a apporté d’enrichissant?
Oui, je suis YALI 2016, mais cette aventure a commencé en 2014. En effet, j’ai postulé au YALI 2014 mais je n’ai pas été retenue, mon niveau en anglais étant inférieur à celui requis. Je ne me suis pas découragée pour autant. Pendant toute l’année 2015, j’ai repris mes livres d’anglais et je me suis remise à étudier. Je me suis formée avec des audios et des vidéos en anglais. Et par-dessus tout, j’ai beaucoup prié. Tous ces efforts ont payé parce que j’ai été retenue pour l’édition 2016. Comme le dit, Miss Zahui, la styliste, ‘’Kwa na kwa’’ ou ‘’seul le travail paye.’’
Je me suis retrouvée à l’Arizona State University à Phoenix dans l’état de l’Arizona au sud-ouest des Etats-Unis pendant 6 semaines avec 49 autres leaders africains de 37 nationalités différentes. Ce fut une expérience très enrichissante en terme de culture, d’éducation, de langue non seulement avec les américains mais aussi avec toute l’Afrique. Et le fait de se retrouver dans ce genre d’environnement vous fait forcément sentir que vous avez un devoir envers les autres, les petits frères et sœurs, la jeune génération.
5. Quel est ton poste actuel, t’y plais tu?
Actuellement, je suis Responsable QSE (Qualité Sécurité Environnement) dans une entreprise de transport de produits pétroliers et je m’y plais. On peut dire que je suis toujours en apprentissage parce que je n’aurai jamais cru me retrouver à ce poste. Mon rôle est de m’assurer que les chauffeurs et les camions soient dans un état de sécurité optimale. J’ai aussi pour fonction de suivre pour l’entreprise, tous les changements en matière de réglementation dans notre secteur d’activité. Je suis aussi présidente de l’AMICI, une ONG qui aide les personnes victimes des Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin en Côte d’ivoire.
6. Tu es beaucoup impliquée dans des ONG. Quel y est ton rôle ? Quels sont les projets à court terme de l’AMICI?
J’ai longtemps travaillé pour l’association Jeunes Volontaires pour l’Environnement Côte d’Ivoire qui m’a tout appris en termes de plaidoyer, de leadership et de prise de risque. Mais mes activités de Responsable QSE m’ont un peu éloignée de cette organisation. Aussi, au sein de l’association Afrikan Youth Movement, je sers en tant que traducteur Anglais/Français, depuis 2015, lorsqu’il a commencé à se poser un problème de compréhension, dans un premier temps entre les francophones et les anglophones lors des discussions de groupe, et ultérieurement pendant les rassemblements et les conférences.
Et depuis 2016, j’ai commencé à travailler pour l’AMICI (Association des personnes vivant avec les Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin en Côte d’Ivoire) dont je suis la fondatrice. Cette organisation a pour but d’aider les personnes vivant avec la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique (RCH). C’est un groupe de maladies très peu connues, surtout par les malades eux-mêmes. Etant moi aussi victime de la maladie de Crohn, j’ai fait beaucoup de recherche pour apprendre à vivre avec et aujourd’hui, je voudrai, au travers de cette association, aider les autres à s’assumer et à commencer à vivre dignement avec ces maladies.
7. Quelles sont les difficultés rencontrées au quotidien?
Le faible niveau d’instruction des chauffeurs et la corruption qui gangrène les milieux (milieu du transport et milieu des hydrocarbures) auxquels nous appartenons nous posent des problèmes au quotidien. Mais l’équipe dont je fais partie travaille d’arrache-pied tous les jours pour mener à bien nos activités.
Concernant l’ONG, la faible connaissance de ces maladies nous appelle à plus de courage pour les faire connaitre.
8. Des conseils aux élèves et futures bachelières?
Ce que je conseille aux futures bachelières et élèves du Lycée sainte Marie, c’est de, premièrement, décider dès le BEPC ou la Seconde ce qu’elles veulent faire dans la vie ; ceci pour éviter les mauvaises orientation. Ensuite, de participer aux journées carrière organisée par l’Alysma ; ceci pour se faire une idée sur les choix de métier et de carrière. Enfin je leur conseille de prendre en compte leurs propres rêves et aspirations ; ceci pour ne pas passer à côté de leur vie et de s’en vouloir ensuite.
Nous ne pouvons que souhaiter une bonne continuation à Roseline dans la poursuite de ses activités. En particulier, l’ONG qu’elle a créée pour parler de ces maladies peu connues. Une Alysma aux multiples casquettes !
Comments 1
Je suis très heureux de lire cet bel article portant sur Roseline. J’ai connu cette petite dame, aux grandes idées exceptionnelles et pertinentes, durant le programme YALI 2016. J’ai été séduit par sa capacité d’écoute et de partage. Elle est d’une intelligence manifeste et d’une bonté de leader reconnu par ses pairs. Je te souhaite plein succès pour ta vie professionnelle, sociale et associative. Je suis très heureux de constater, encore une fois, ton engagement d’aider les jeunes. En effet, durant le programme YALI, au Etat unis, tu avais émis l’idée de mettre en place une association pour les malades de chrohn vivant en cote d’ivoire. Aujourd’hui, cette idée est devenue une réalité. Je te souhaite encore plein de succès ma sœur ROseline. Omar from Senegal.